L’histoire urbaine d’Hennebont est celle d’un assemblage de quartiers, villages et hameaux. Peu à peu, ils se sont agrégés comme Vieille-Ville et Saint-Caradec autour de la motte castrale ou se sont rejoints avec l’extension urbaine des XIXe et XXe siècles.
Naissance de la rive droite
C’est en 1060 que la motte castrale d’«Henpont» située rive droite au-dessus du Blavet est mentionnée. Depuis la motte, vers le prieuré de Kerguelen, se développe le quartier de Vieille-Ville. Il abrite d’intéressantes maisons anciennes, comme l’hôtel Lhermitte, mais aussi plus récentes, datant notamment des années 60, comme la maison Caillard, rue du Vieux-Château.
Au Nord-Est de la motte, toujours en rive droite, se trouve Saint-Caradec. L’église du XVIIIe s. mentionnée au XIIIe s. est agrandie au début du XXe s. Dans la rue Le Saëc, on découvre l’ancienne tannerie Heuzé avec ses séchoirs et la «fontaine des mariés». Sur la placette, au bord du Blavet, se
trouvait autrefois un lavoir. La rue Saint-Caradec et la rue du sel permettent de rejoindre la motte au niveau du Gorhleur. Châteaux, manoirs et villages émaillent l’arrière-pays de Saint-Caradec.
La ville s’étend rive gauche
Rive gauche, c’est au XIIIe s. que le duc de Bretagne, Jean Ier Le Roux, enserre une agglomération derrière une enceinte flanquée de ses tours et de ses portes. Peu à peu, avec la paix, les maisons se construisent hors des murs de la Ville-Close. Un nouveau quartier s’édifie à partir du XVIIe s. autour de Notre-Dame-de-Paradis. Certains des hôtels particuliers témoignent de sa vitalité.
Une ville en plein essor
Le développement économique du XIXe s. avec notamment l’implantation en 1857 des Haras
nationaux, l’ouverture des Forges à Inzinzac en 1860 et l’arrivée du train entraînent la création de nouveaux quartiers. A l’entrée des Haras, le long de la voie nouvelle ouverte en 1857, se construisent les maisons pour les palefreniers. Dans le quartier de la gare, on construit également de vastes maisons bourgeoises, mais aussi des maisons individuelles, dont une de 1914, unique exemple Art Nouveau à Hennebont. La direction des Forges fait construire rue du Meunier pour les ingénieurs et crée, à Langroix, la cité des Forges pour les mouleurs, forgerons, aide-chimistes, comptables, lamineurs, noyauteurs…
A quelques kilomètres du centre-ville, les hameaux de Saint-Gilles et de Saint-Antoine conservent de très beaux exemples d’architectures anciennes.
La reconstruction
Après la guerre, suite aux bombardements de 1944, une vaste campagne de reconstruction et de relogement donne une nouvelle physionomie à la ville en centre-ville mais aussi dans sa proche périphérie avec les quartiers de Kerihouais, Kennedy et Kergohic. La ville d’Hennebont s’est développée en agglomérant peu à peu des quartiers fortement marqués géographiquement et socialement. Cette mosaïque donne à la ville une forte diversité d’habitats, de paysages et nous offre un large panorama de son histoire architecturale.
Outre-Blavet, rive droite, Saint-Caradec est un des plus anciens quartiers de la ville.
Au début du Moyen Age, il fait partie de la Paroisse de Caudan avant de devenir lui-même Paroisse au XIIIe siècle.
A la Révolution, on lui refuse son statut de commune et il est intégré à celle d’Hennebont. Il redevient Paroisse indépendante en 1802.
Ce quartier a conservé de nombreuses maisons anciennes, ses petites rues, son lavoir et sa fontaine sacrée datée 1732. Parmi les maisons, on note les séchoirs à peaux de l’ancienne tannerie. En haut du quartier, au Gorhleur, subsiste une ancienne croix de chemin.
Le village de Saint-Antoine, partagé avec la commune de Kervignac, s’est constitué autour de sa chapelle reconstruite dans les années 70. Peut-être n’est-elle que le seul vestige d’un ensemble monastique plus important que certains rattachent à l’ordre des Hospitaliers.
En plus du calvaire et de la fontaine, de nombreuses maisons datent du XVIIIe siècle, comme celle au sud de la chapelle datée de 1726 et dont la sculpture d’un calice sur le linteau d’une fenêtre signale le logement d’un prêtre.